Pollution des sols et de l’eau.
Au fil des caminades, on apprend que St-Hippolyte a jadis été une « ville florissante ». À ce titre, on évoque essentiellement, et non sans fierté, l’âge d’or de la sériculture et comment une Rachel Cabane a su avoir gain de cause au parlement, en faveur de meilleures conditions de travail.
Mais, sa « prospérité », le bourg la doit aussi à l’exploitation minière.
Ceci est toutefois oublier que l’argent n’était en réalité qu’aux mains d’une minorité. C’est là un thème, des plus intéressants, que je développerai dans l’article St-Hippolyte – Années de prospérité.
Pour ce qui est des exploitations minières, des toponomies évocatrices, telles qu’Argentesse, Argenterie ou encore Chemins des miniers, à Durfort, laissent entendre qu’il y a matière à s’interroger sur la pollution des sols. D’autant plus que la porosité du sous-sol karstique fait que l’eau de ruissellement des uns passe dans l’eau des autres.
Il y a également eu des installations à caractère polluant au droit du bourg et de ses abords. Comme par exemple l’usine à gaz, où se tiennent les marchés le temps des travaux du Plan. Mais aussi les stations-service, telles que celle qui apparait sur une vieille carte postale du boulevard des remparts, à l’endroit même où on vient d’autoriser une activité de restauration.
Que dire aussi de celle du Super U, qui jouxtait le supermarché, ou de celle programmée à la sortie vers Ganges, où les cuves sont, voire seront, en zones réputées inondables ?
Du fait que nous puisons notre eau au mas Baumel, sur le Vidourle en amont de St-Hippolyte, notre bourg n’est pas nécessairement touché. Mais les villages en aval de la confluence du Vidourle et de l’Argentesse le sont certainement.
Dans un passé lointain, il y aurait eu, chez nous, du cuivre. Plus récemment, on a ici extrait, du zinc et de l’argent, à la Boissière. Ces minerais s’accompagnaient de plomb. Le tout exploité par une société anonyme domiciliée à Paris (1).
Par contre, le lavage des minerais se faisait avec l’eau du Vidourle, donc au bord de ce dernier, en l’occurrence à Espaze, donc en aval de la résurgence de Baumel où St-Hippolyte puise son eau potable.
Par rapport à ce genre de hiérarchisation naturelle, comme pour les barrages, chacun a toutefois une part de responsabilité par rapport aux populations situées en aval.
Avons-nous seulement procédé à des analyses, voire des prélèvements, afin de comprendre l’amplitude du sujet ? Probablement pas.
Nous comprenons progressivement que le sous-sol karstique fait que les différentes rivières communiquent, potentiellement, toutes entre elles, par voie souterraine. Autant de raisons de s’alarmer et de se coordonner avec les communes voisines.
La dernière illustration, ci-dessous, correspond au genre de documents qu’on nous invite à viser, à la hâte, le jour de la signature d’un acte de vente.
D’où sortent ces documents soumis à une signature, quasi forcée, sous l’œil rassurant du notaire et de l’agent immobilier ; et quel est au juste leur lien avec le plan local d’urbanisme (PLU) ?
Celui, ici en illustration, n’apparait a priori pas au PLU, au même titre que ceux mettant en évidence les phénomènes de communication souterraines, du fait qu’on ne maîtrise en rien.
Dito pour ceux qui font apparaitre les zones réputées polluées des communes voisines.
Au titre de notre PLU, on a tendance à attribuer à la municipalité le dossier étoffé de documents qui réglementent la construction au droit de la commune et, en tout cas, la maîtrise de cette liasse de sujets compliqués.
Mais, étant donnée la technicité des thèmes abordés, on finit par comprendre que les différentes études correspondent, en réalité, à des éléments mis à disposition par des organismes, tels que le BRGM (2), pour aide à la décision.
Il est par conséquent essentiel que nous réfléchissions à comment personnaliser et tenir à jour notre PLU sur la base de nos propres connaissances, au mieux.
Sachant aussi qu’il existe une procédure simplifiée permettant à tout moment de réviser le PLU.
Depuis bientôt dix ans, nous sommes au fait de la pollution aux minerais à Tornac et ailleurs, causant notamment un nombre élevé de cancers, sans que le sujet semble apparaitre au PLU, voire dans les documents notariés.
Même si c’est aussi loin de nous que Salindres (30), une découverte de PFAS en tel surnombre doit interpeller.
De la même manière, quand un Observatoire de Recherche Montpelliérain de l’environnement (OREME) publie un document dans lequel le nom de Saint-Hippolyte-du-Fort dans la même catégorie qu’un St-Laurent-le-minier, il faut immédiatement réagir.
- Cahiers du Haut-Vidourle n° 21, page 34
- BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières
Jeroen van der Goot mars 2024