Le Pont du Peirou.
Devant l’empressement d’en finir avec les fortifications, on n’a pas vu le trait de génie que certaines installations représentaient en termes d’écoulement des eaux pluviales.
Le cadastre Napoléon (1812) fait apparaitre un pont au niveau de la porte du Peirou. Ce qui sous-entend que les remparts étaient doublés d’un fossé, côté extérieur. Au-delà du fait que ce dernier contribuait au système défensif, il captait l’eau de ruissellement, venant du Cengle.
Descend de là aussi un valat*, qui se transforme en véritable torrent au moment des épisodes cévenols.
L’heureux propriétaire de la tour St-Jean, située au nord-ouest de St-Hippolyte, m’a fait part d’un épisode cévenol au cours duquel il a eu, devant sa porte, près de 1,50 mètres d’eau. Une eau non pas du Vidourle mais qui descendait du Cengle. Ceci donne une idée des quantités d’eau astronomiques qui peuvent tomber sous forme de pluie.
Notons accessoirement que l’actuelle traverse du cimetière catholique n’est en pente vers Vidourle que sur une centaine de mètres. À l’origine, l’autre versant du fossé canalisait l’eau de ruissellement directement vers l’Argentesse.
Les flèches qui apparaissent, ici sur le cadastre Napoléon, sont indicatives du principe d’évacuation des eaux pluviales.
Dans la mesure où cela fait des dizaines d’années que nous parlons d’un système de drainage, au niveau d’une rue Roger Broussoux notamment, et que malgré plusieurs timides interventions rien de très concluant n’a été réalisé, il m’a semblé intéressant de souligner la pertinence de la réflexion des architectes de Louis XIV.
*ravinement, la plupart du temps à sec, recueillant les eaux par temps de pluie.
Jeroen van der Goot mai 2024