Histoires de génoises.
Quand on parle de génoises, on fait allusion à une technique de pose que des artisans italiens ont amenée dans leurs bagages, au 17ème siècle.
Étymologiquement, leur nom renvoie bien sûr à la ville de Gênes.
En termes d’esthétique, la génoise joue un rôle d’apparat. Son nombre de rangs est généralement calculé en fonction de la hauteur de la bâtisse qu’elle couronne. Il peut cependant aussi correspondre à une volonté de marquer le statut du propriétaire.
Sa fonction est triple :
D’une part, elle permet le prolongement du versant de toit, afin d’au mieux éviter les coulures en façade.
D’autre part, elle protège des oiseaux la sous-face de la toiture et les combles.
Enfin, au même titre que l’enduit à la chaux, la corniche de tuiles en porte-à-faux joue un rôle thermique.
Étant exposée au vent et à la chaleur, elle sèche naturellement. De ce fait, par capillarité, elle pompe l’humidité du mur support. Se met ainsi en place une migration naturelle, sur toute la hauteur du bâti, asséchant l’ensemble de la paroi. Celle-ci devient ainsi plus sèche et, donc, moins conductrice des flux thermiques entre intérieur et extérieur.
Au niveau juridique, l’extrémité de la saillie, côté domaine publique, marque la limite de propriété. Ce n’est donc pas le mur de façade qui est pris en compte par la loi napoléonienne.
Celles, ou ceux, qui seraient en bisbille avec la municipalité sauront désormais faire valoir leurs droits, au niveau de tout ce qui est passage de réseaux, souterrains ou aériens, voire végétalisation.
Jeroen van der Goot juin 2024