de Saint-Hippolyte du Fort ... et du monde
Rhoda Scott JazzoParc

JazzoParc, un festival de jazz jubilatoire

Le Parc des Cordeliers à Anduze accueille royalement le jazz.

C’était la première fois que je visitais Anduze pour un autre motif que sa Saucisse et sa Bambouseraie.

Anduze est pourtant très proche de St-Hippolyte mais c’est de l’autre côté du Piémont Cévenol, n’est-ce pas ? Versant vallée du Gardon.

Cette année la programmation de JazzoParc a suscité mon intérêt, pour deux raisons majeures qui s’appellent Rhoda Scott et Céline Bonacina.

Anecdote : j’ai eu l’honneur de dormir dans le lit de Mme Rhoda Scott, à l’occasion d’un Jazz à Vienne mémorable – comme tous ceux auxquels j’ai assisté d’ailleurs.

Dans “sa chambre” en fait, à quelques kilomètres de Vienne, dans une fort charmante maison d’hôtes où elle avait ses habitudes. La chambre donnait sur un petit parc arboré, avec un platane orné d’un énorme trou juste à hauteur de la fenêtre.

Avant de quitter ce lieu “habité” j’ai laissé quelques noisettes pour l’écureil qui y avait ses pénates, en me disant que peut-être un jour proche, Mme Rhoda Scott le verrait festoyer et s’en réjouirait.

Quant à Céline Bonacina, je l’ai découverte en 2010, à l’occasion d’un tremplin Jazz au cloître des Carmes à Avignon, en première partie de Youn Sun Nah.

Quelle n’a pas été ma stupeur devant ce petit gabarit maitrisant à la perfection (déjà) cet énorme instrument qu’est le saxophone barython ! Céline ne manque pas d’air, j’en reparlerai dans la Gazette.

Mais revenons à JazzoParc : le Parc des Cordeliers est l’ancien jardin du couvent des Franciscains. Véritable jardin botanique de 4 hectares c’est un havre de fraicheur en été, en plein coeur de ville. Quelle grande idée d’y organiser un Festival de Jazz en juillet ! On res-pire !!!

JazzoParc c’est aussi des animations gratuites, des concerts décentralisés et une organisation du feu de dieu. Comme toujours, les bénévoles sont la colonne vertébrale d’une telle manifestation, on ne les en remerciera jamais assez. Voilà, c’est fait.

Vendredi 26 juillet au soir, les 2 concerts auxquels j’ai assisté : Rhoda Scott et les Ladies All Stars puis Fred Wesley, le tromboniste “le plus funky de la planète”.

Sur ce dernier, du très bon boulot à l’américaine mais sans plus : gros son, du slap en veux-tu en voilà et d’excellents musiciens dont un saxophoniste en shorts (?) tout à fait incongru.

Par contre, quelle classe Mme Rhoda Scott ! Quelle énergie pour une dame de son âge, quelle dextérité à l’orgue Hammond* et quel groove ! Je l’adore.

Côté nanas All Stars, que des pointures : Anne Pacéo à la batterie, Sophie Alour et la toute jeune Lisa Cat-Berro au sax, entre autres. Ah j’oubliais The Céline Bonacina au sax barython !!!

Un bémol mais tant pis j’assume : je n’ai pas du tout apprécié le dandy chanteur à la voix de crooner prendre le devant de la scène pendant ce qui m’a semblé des heures.

Du coup les filles ont servi la soupe, passez-moi l’expression. De très beaux solos quand même … Merci à elles.

Photo Hugo Snellen

Muriel Maire 27 juillet 2024

*Orgue Hammond et cabine Leslie : un son à nul autre pareil

1 réflexion sur “JazzoParc, un festival de jazz jubilatoire”

  1. Daniel Lys

    Rhoda Scott, depuis mes 15 ans je l’écoute. A l’époque j’achetais ses 33 tours et le son du Hammond et le système Leslie m’a donné envie d’apprendre à jouer de l’orgue. Vu que j’ai 20 ans de moins qu’Elle, j’ai encore un peu de temps. 86 ans la dame ! Et son ensemble m’a fait vibrer. Du jazz, du bon, du vrai, avec des impros, avec un solo à 2 batteries, (heu, un duo donc…) des solos de saxe ténor, saxe baryton, trompette, et bien sûr d’orgue.

    Un groupe c’est une vedette, certes, mais c’est aussi un ensemble, une cohésion, et tous sont montés en haut de l’affiche. Quant au chanteur que Muriel n’a pas eu l’air d’apprécier, je le mets à la hauteur des musicaux. Un chanteur de jazz, voix parfaite, jeux de scène en adéquation avec la musique. Un groupe de jazz en sorte… Du bon et du vrai Jazz.

    Le second orchestre venu des States m’a fait trembler de joie. Des impros de dingues dans des tonalités changeantes en cours de route. Nous avons même eu le droit à un morceau avec plusieurs changements de rythmes en cours d’exécution, en gardant le même tempo (la même vitesse de jeu). Ce qui est d’une grande complexité. Et pour revenir au “saxo en short”, je l’ai trouvé décalé avec un jeu de jambes improbable, mais tellement sublime, et drôle ! Des sons de saxos que je n’avais jamais entendus, à se demander quel instrument il avait entre les mains. Ce type vient d’une autre planète. Il m’a fait visiter sa galaxie. Vous aurez compris, j’ai adoré. Ces musiciens m’ont emporté dans leur monde merveilleux.

    Le jazz, le vrai, c’est un voyage interplanétaire, un aperçu de l’autre dimension qu’on n’a pas envie de quitter.

    Daniel Lys

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