de Saint-Hippolyte du Fort ... et d'ailleurs !
Flavia Coelho NMJF 2024

Le jazz n’est pas mort, mais …

... les festivals de jazz ont évolué, quitte à perdre leur âme.

La programmation de la 3ème soirée du Nimes Métropole Jazz Festival est le reflet de l’évolution actuelle : comme l’a dit Stéphane Kochoyan, son directeur artistique : “Ce n’est pas du jazz ? Tant pis … Tant mieux !”

Sous cette boutade se cache une réalité incontournable. Les grands festivals de jazz ont vu leur public vieillir sans trop se renouveler, véritable casse-tête pour les organisateurs !

Ne pas remplir les salles, voir les recettes baisser … et améliorer les toilettes* vu l’âge moyen des spectateurs / ou ouvrir la scène à d’autres types de musiques pour attirer une audience plus jeune … quitte à perdre son âme.

A ce stade se pose la sempiternelle question : mais qu’est-ce que le jazz finalement ? Comme il n’y a pas une définition, mais plusieurs, je me réfère volontiers à celle d’Alex Dutilh (Radio France).

« Le jazz est un vampire métis qui, depuis sa naissance, suce le sang des autres musiques pour se régénérer. La plupart du temps par amour. Il sort plutôt la nuit et son sens aigu de l’improvisation lui permet de déjouer les tentatives d’enfermement ou les risques de sclérose dont il est régulièrement menacé.

Lorsqu’il est en forme (en solo, en petit comité ou en bande organisée), on reconnaît sa silhouette à un balancement chaloupé que les golfeurs appellent swing et les geeks, groove…”

Le grand mot est lâché : le groove et son alter ego, l’improvisation. Sans ces deux-là, à mon avis, pas de jazz.

Et c’est justement ce qui manquait dans la musique brésilienne* de Flavia Coelho. Une présence, une belle énergie et un rythme hallucinant, certes. Mais comme je suis partie avant la fin (mes oreilles ne résistant pas aux décibels extravagants) j’ai peut-être loupé le meilleur ?

Je ne sais pas vous, mais j’ai du mal à appeler “musique” des sons qui nécessitent de porter des protections auditives. Raison de plus pour ne pas parler de jazz ici …

Quant au duo IDiK (guitares/voix) en première partie, c’était joyeux et sincère, merci les filles.

Cela fait quand même du bien par où ça passe.

Muriel Maire 23 septembre 2024

Photos Hugo Snellen

*le problème des toilettes est récurrent un peu partout

**musique brésilienne : une fusion de bossa, reggae, forró, saudade …

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