Indiscrétions ...
En observant la cavité qui abrite le répartiteur d’eau, on comprend que la réflexion a été poussée : optimisation de la taille de la pierre, gestion fine de l’étanchéité, et surtout, pas de zone de fragilité inutile.
La cavité recevant l’eau se niche pile sous le joint entre deux modules du corps central — pas un hasard. La partie haute, elle, ne sert qu’à permettre l’accès pour la maintenance.
Quant à la disposition des becs verseurs, en tête-bêche par rapport à la trappe de visite, difficile de ne pas y voir une volonté d’optimiser le passage des goupillons d’entretien.
Au fond du bol de réception, on devine l’arrivée d’eau verticale, autour de laquelle ont été emmanchés les cylindres de pierre. Du bel ouvrage.
Face à un tel degré de précision, on peine à croire que tout cela ait été fait sans plans. Une feuillure a même été prévue pour que le nu fini de l’ouvrant s’aligne parfaitement avec celui du fût. Ce souci du détail !
Et puis, il y a cette gâche. Son état laisse penser qu’on a tout bonnement perdu la clef de cette fontaine… comme c’est le cas pour bien d’autres, sans parler des trappes d’accès aux fontaines des égoutiers, pour lesquelles on rame tout autant.
Enfin, difficile de passer à côté de ce petit écriteau métallique, orné de nos armoiries. Il est d’une sensibilité rare : belle calligraphie, fixation soignée… Rien à voir avec les modèles du commerce qu’on colle aujourd’hui à la va-vite avec une colle venue d’on ne sait où. Une simple question de réglementation ? Peut-être. Mais ici, on sent surtout une volonté d’élégance.
Jeroen van der Goot mai 2025
(A suivre)