Hier soir nous étions au Cratère à Alès pour découvrir Cecile McLorin Salvant sur scène. Superbe chanteuse de jazz (mais pas que) à la voix limpide, ample et précise faisant penser à Ella Fitgerald. Avec, cerise sur le gâteau, son sens de l’humour.
Mais la surprise fut de taille avec Savannah Harris à la batterie – dont je n’avais jamais entendu parler auparavant.
D’entrée son jeu de balais annonce une grande batteuse car c’est bien plus difficile de retenir ses coups que de les asséner.
Rythmiquement, c’est une horloge de précision, imperturbable, mais tout aussi capable de marquer sa présence au bon moment par des frappes inattendues.
Puissante, elle l’est aussi, tout en restant à l’écoute des autres musiciens sur scène pour les accompagner en toute subtilité, notamment pendant les solos de Weedie Braimah aux percus.
Elle m’a remémoré Cécile Rabhi* qui était capable à l’époque de jouer simultanémenet de la batterie et du djembé sans dévier d’un pouce de sa trajectoire musicale.
J’ai pensé aussi à Anne Pacéo dont le répertoire très inventif m’a subjuguée la première fois que je l’ai vue sur scène, sous chapiteau, dans un petit village du Gard.
Mais Savannah Harris est totalement incomparable : “une putain de guerrière” comme elle aime se qualifier. Allez l’écouter …
Muriel Maire 22 novembre 2023
*Cécile Rabhi (fille de Pierre) avec qui j’ai eu la chance de jouer dans le groupe de percussions africaines Dr Spigoll