Introduction.
La création de l’Agal remonte certainement à l’implantation du village. C’est-à-dire, probablement, aux alentours du 14ème siècle.
On peut penser que l’Agal ait tout d’abord été une tranchée destinée à irriguer les cultures en contrebas du village. Cette appellation renvoie au mot pré, voire prairie, et fait référence à sa position topographique. C’est un peu la zone idéale et grasse en herbe où chacun aimait avoir son lopin de terre à cultiver.
A voir le parcellaire autour de la partie en amont du moulin de Croye (voir illustration dans la deuxième partie de l’article), on comprend que le Pradet se prolongeait sûrement jusqu’à la prise d’eau de l’Agal.
En 1520, on décide de partiellement couvrir l’Agal, laissant toutefois des grandes ouvertures au sol, distantes les unes des autres. Les conditions d’hygiène étant néanmoins devenues intenables vers 1860, on se propose un referendum en faveur d’un complément de couverture du canal.
Le résultat de celui-ci est sans appel : 24 votes pour et 74 contre.
Entre 1687 et 1690, s’y installent assez rapidement des meuniers et des usiniers (teinturiers, tanneurs…). Si bien que la situation autour de l’eau finit par se tendre et qu’un règlement s’impose
A ce stade, chacune des prises est calibrée en fonction des besoins de chacun. Mais, étant donnés les divers abus, dont des barrages flottants clandestins et des orifices trafiqués, il finit par y avoir un procès aux alentours de 1869. Celui-ci est suivi d’un règlement provisoire portant sur l’usage de l’eau.
On distingue dès lors deux catégories d’usagers : ceux en amont du moulin de Croye et ceux en aval. En période d’étiage les premiers ont alors droit à l’eau le jour et, les autres, la nuit. C’est aussi à partir de là qu’il est convenu que le Baron Edmond Pieyre (propriétaire notamment du moulin de Croye) n’est pas tenu de régler la facture collective et que l’Agal appartient désormais à chacun des ayants droit. L’Agal devient ainsi l’Agal commun.
Jeroen van der Goot novembre 2023