Disparition de Paul Auster : un coup sur la tête.
Paul Auster n’est pas mort par hasard (1). C’est d’un cancer, que je qualifierais de banal si j’osais, cette maladie effrayante.
Dans le cas de Paul Auster, j’entends déjà la petite phrase assassine “ah oui, mais il fumait !” … histoire de ressortir des tiroirs ce bon vieux sentiment de culpabilité judéo-chrétienne.
Un cancer du poumon provoqué par les Schimmelpenninck, les petits cigares hollandais dont il était friand ? Peut-être … mais la pollution atmosphérique de la Grosse Pomme pourrait bien être un facteur encore plus aggravant (Paris n’est pas mieux loti).
Trève de disgression, le sujet, c’est l’auteur. Pas si facile d’en parler … Découvert par les Editions Actes Sud en 1987, sa Trilogie New-yorkaise a rencontré un succès immédiat en France.
Pour ma part, je ne me rappelle plus comment ce gros bouquin est tombé entre mes mains ? A la première lecture, je suis restée stupéfaite devant la créativité et le style de cet écrivain de génie. Je n’ai eu de cesse de le faire découvrir autour de moi, tant en Français grâce à la magistrale traduction (2) de Christine Leboeuf – qu’en Anglais pour mes amis à l’aise en V.O.
A peu près à la même époque, Philippe Djian faisait une percée improbable dans le monde des livres – et dans ma vie. Depuis, je n’ai eu de cesse de dévorer tous ses bouquins au fur et à mesure de leur parution … les premiers restant mes préférés.
Un peu plus tard, c’est Fred Vargas qui a chamboulé mon univers de lectrice boulimique (avec, cerise sur le gâteau, ses prises de position énergiques sur la biodiversité).
Mais Paul Auster dans tout ça ?
Si “Ecrire, c’est mettre de l’harmonie, c’est donner de la cadence au temps, du mouvement à l’espace, du swing à l’ennui”(3) alors dans son cas, c’est vrai.
Muriel Maire 2 mai 2024
- Le hasard, un de ses thèmes de prédilection
- C’est en toute connaissance de cause que Paul Auster – traducteur lui-même – avait choisi Christine Le Boeuf pour relayer sa pensée en français
- Citation de Philippe Djian