de Saint-Hippolyte du Fort et d'ailleurs
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Big Pharma : BAYER

Bayer et Monsanto.

Qui est passé à Ludwigshafen, de nuit, comprend que le vaisseau amiral de BASF(1) n’a rien à envier à l’Étoile de la Mort de la saga de George Lucas. C’est impressionnant, au point d’en être angoissant. C’est la démesure, à perte de vue.

Chez Bayer aussi, le surhomme n’a pas disparu. Comme chez les SS, on retrouve un logo suggérant le caractère divin de l’entreprise.

Chez Bayer, « Nous nous engageons en faveur d’un monde où la biodiversité prospère en harmonie avec l’humanité. Où la faim et le changement climatique sont des termes relégués aux livres d’histoire. Où les fermes sont plus durables, avec des plantes plus adaptatives et résilientes, pour contribuer à améliorer la vie des familles et des communautés. » (source)

Comme BASF, Bayer est fondé vers le milieu du 19ème siècle. L’entreprise commence par des activités bon enfant et ne tarde pas à se distinguer du fait de l’invention de l’Aspirine.

À la veille de la deuxième guerre mondiale, la firme fusionne avec cinq autres grandes enseignes, dont BASF, pour former IG Farben – un mastodonte qui ne connait pas son pareil.

Le conglomérat fournit l’insecticide Zyklon B des chambres à gaz et utilise les prisonniers de guerre pour la mise au point de ses inventions.

Parallèlement, le groupe fournit de quoi transformer les missiles allemands en armes chimiques.

Au-delà de ce type d’activités, la chimie pose la question du principe de précaution.

Les grands noms du secteur remontent aux explorateurs qui rapportent monts et merveilles des pays lointains. On ne parle plus d’or mais de botanique et de remèdes ancestraux.

De ses expéditions, Joseph de Jussieu rapporte des feuilles de coca, plante réputée pour ses vertus. À l’échelle européenne, on s’applique pour en isoler le principe actif : la Cocaïne. Des personnes comme Freud concluent que c’est, notamment, un excellent remède au niveau des troubles gastriques. Auprès des ANSES(2) de l’époque, le produit passe ainsi comme une lettre à la poste.

C’est une histoire un peu similaire que celle de l’Opium, déjà largement utilisé du temps des sumériens.

De ce fait, on peut calmer les esprits rebelles au droit du commerce de l’opium, sachant que celui-ci a certes fait la fortune de la Nouvelle-Angleterre et autres HSBC(3). L’opium et le Coca c’était donc, avant tout, un retour aux sources les plus anciennes.

De la même manière que la Cocaïne était initialement légale, Bayer a été autorisée à produire et commercialiser l’Héroïque – rebaptisé Héroïne. Le fait que chacun y ait vu un antitussif efficace, remet en avant le manque de discernement voire de précaution.

Hormis son implication dans l’effort de guerre allemand, on peut dès lors estimer que Bayer était uniquement un apprenti sorcier, aussi maladroit que Mickey dans Fantasia, et les ANSES du moment aussi.

Avec le rachat de Monsanto, on peut lire une volonté de Bayer de renouer avec les pages noires de son histoire.

La sainte opération nécessitant des fonds colossaux, on voit accessoirement ressurgir le fumier de Wall Street, de La City et de Zürich – qui avait déjà brillé au niveau de sa collaboration avec les Nazis et constitué, pendant la guerre, le principal lieu de retrouvailles du gratin international des affaires, Nazis(4)  inclus.

Envers et contre tous, José Bové a mis en avant le caractère effroyable de Monsanto.

Au-delà des graines stériles dénoncées, Monsanto c’est aussi l’Aspartame(5).

Au-delà du Roundup, Monsanto est également un partenaire intime du Pentagone du pouvoir. Ce qui explique sa participation au Projet Manhattan(6)  et sa production de l’Agent Orange(7).

Fort de ce constat, on ne peut donc que se réjouir de voir l’action Bayer décrocher en bourse, tel Icare chutant des cieux.

  1. BASF est le plus grand groupe chimique au monde. Son principal site de production est situé à Ludwigshafen, à côté de Mannheim en Allemagne.
  2. Acronyme de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
  3. Acronyme de la Hong Kong & Shanghai Banking Corporation.
  4. documentaires Les États-Unis, l’histoire jamais racontée (Oliver Stone) et Le Monde selon Bush (William Karel).
  5. Édulcorant artificiel, utilisé en tant que substitut au sucre. D’abord suspecté pour ses propriétés potentiellement cancérogènes, il est depuis classé possiblement cancérogène (juillet 2023).
  6. Projet de recherche du gouvernement américain dont l’objectif était de produire une bombe atomique au cours de la Seconde Guerre mondiale.
  7. Surnom donné à l’un des herbicides arc-en-ciel, plus précisément un défoliant, le plus employé par l’armée des États-Unis lors de la guerre du Viêt Nam entre 1961 et octobre 1971.

Jeroen van der Goot février 2024

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