de Saint-Hippolyte du Fort ... et du monde
Réfugiés espagnols pendant leur transfert au camp de Barcarès – Pyrénées orientales

Histoire : l’exil espagnol en Cévennes

La retirada.

En discutant avec les habitants de Saint-Hippolyte-du-Fort, j’ai rapidement remarqué la présence de nombreux noms à consonance espagnole.

Plusieurs personnes m’ont confirmé que leurs familles étaient arrivées ici en fuyant la guerre civile espagnole ou la répression franquiste. Pourtant, malgré cette évidence, je ne m’étais jamais réellement représenté ce qu’avait été leur exil.

Que signifiait fuir un pays en guerre ? À quoi ressemblaient ces camps où tant d’Espagnols ont été parqués à leur arrivée en France ? Comment ont-ils quitté ces camps pour s’installer progressivement dans notre région ?

Les quelques photos que j’ai découvertes m’ont profondément ému. Moi qui n’ai pas vécu cette époque, je n’associais pas instinctivement ces images de longues colonnes de réfugiés épuisés, de baraquements précaires et de visages marqués à l’histoire des familles espagnoles d’ici.

Et pourtant, c’est bien de leurs ancêtres qu’il s’agit.

Des vagues successives d’immigration

L’exil espagnol ne s’est pas fait en une seule fois. Il y a d’abord eu ceux qui ont fui la guerre civile (1936-1939), avec l’effondrement de la République espagnole et la victoire de Franco.

En février 1939, près de 500 000 réfugiés espagnols franchissent la frontière française lors de la Retirada, la grande débâcle des Républicains. Accueillis dans des conditions déplorables, la plupart sont enfermés dans des camps improvisés sur les plages du Roussillon, comme Argelès-sur-Mer ou Rivesaltes.

Beaucoup d’entre eux, par la suite, ont été envoyés travailler dans les mines, l’agriculture ou l’industrie française.

Une deuxième vague d’exilés espagnols a suivi après la Seconde Guerre mondiale, avec ceux qui, ayant survécu à la guerre et à l’Occupation, ont préféré rester en France plutôt que de retourner sous la dictature franquiste.

Peu à peu, ils se sont intégrés, fondant des familles, travaillant la terre et participant activement à la vie économique locale.

Jeroen van der Goot  juin 2025

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