de Saint-Hippolyte du Fort ... et du monde
Jazz en Pic St-Loup 2024

Jazz en Pic St-Loup

Une scène en plein air sur fond de Pic St-Loup ... et du jazz en veux-tu en voilà.

Voilà un Festival qui porte bien son nom, du 4 au 8 juin : il y avait du jazz … et du Pic St-Loup.

Vendredi 7 juin au soir : Jazz en Pic St-Loup a été à la hauteur de mes espérances ! Organisation sans faille, excellente programmation  (JazzaJunas est passé par là) plus, cerise sur le gâteau, une scène en plein air avec la montagne pour toile de fond.

N’étant pas critique musicale, loin s’en faut, je ne vous livre ici que mon ressenti : enfant, après avoir ânonné la Petite Musique de Nuit en chant choral et piétiné allègrement la Méthode Rose(1) le jazz a pris toute la place entre mes oreilles(2) … et il y est resté.

Bon début de soirée, apéro musical live dans un champ judicieusement agencé : buvette fort bien achalandée (et comment ! les vins du Pic St-Loup, justement) bancs et tables à foison, popotte roulante (mais vu l’affluence, il en aurait fallu une ou deux de plus) et toilettes sèches : ça c’est important, elles sont propres et écolo.

J’étais surtout venue pour le premier concert : revoir Sophie Alour au saxophone ténor. Magnifique compositrice et instrumentiste talentueuse, elle se tient droite, bien campée devant son public. Quasi immobile et presque hiératique, elle est totalement habitée par sa musique, inspirée et inspirante. Que du bonheur.

A ses côtés l’espiègle, la bondissante Anne Pacéo, si précise et si légère ! Mais africaine dans l’âme, c’est d’une gazelle d’exception qu’il s’agit, pleine d’énergie. Et maintenant je peux bien l’avouer : les femmes batteuses ont ma préférence…

Voici Pierre Perchaud, crâne dégarni, un look d’employé modèle avec ses pinces à vélo mais faudrait pas s’y fier ! Le pur son Gibson est bien là … il sait la faire sonner sa guitare, sans jamais lasser, les 3000 notes à la seconde c’est pas son truc. Le groove, oui. Et il maitrise le slide (glissando avec un bottleneck) petit clin d’oeil malicieux au blues du Mississipi, comme on aime.

Quant à Guillaume Latil, il serait presque trop grand pour son violoncelle. Mais excusez-moi du peu, ici on parle de jazz, et cet instrument n’a rien à envier à sa grande soeur, la contrebasse. Surtout quand c’est lui qui en joue. C’est une belle découverte pour moi.

En 2ème partie, Laurent Bardainne et son Tigre d’Eau Douce. Non seulement j’ai regretté la complicité des musiciens précédents, mais je n’ai pas été convaincue par la prestation de ce Tigre … de Papier(3).

Du gros son, certes, mais beaucoup de bruit et de mise en scène pour un résultat qui reste très commercial. Dommage. Bardainne est un excellent saxophoniste assurément. Mais la musique qu’il propose est trop superficielle … Son groupe ? Un puissant batteur (mais de rock), un  percussionniste (théatral), une chanteuse-choriste (également au sampler), un synthé (plutôt déjanté) et un bassiste courageux (un remplaçant). De bons professionnels aguerris, sans plus.

Les puristes diront “mais ce n’est pas du jazz !” et je ne leur donne pas tout à fait tort, quoique (4)…

A dire vrai, je suis partie avant la fin, ce qui m’a permis de faire la connaissance de Jacques, le Mr Jazz de Radio Escapade.

Comme quoi …

Muriel Maire 8 juin 2024
Photos Hugo Snellen

  1.  à 6 ans, je ne voulais jouer que du boogie woogie au piano
  2. en plagiant France Inter “pour ceux qui ont quelque chose entre les oreilles”
  3. l’Amérique ce “tigre de papier” (Zhi Laohu), selon la célèbre expression de Mao Zedong  : elle rugit comme un tigre mais demeure en réalité … inoffensive
  4.  “le jazz signifie simplement liberté d’expression musicale. Et c’est grâce à cette liberté que tant de formes différentes de jazz existent.” Duke Ellington (1947)
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