de Saint-Hippolyte du Fort ... et du monde
Les boutons anciensv

La Guerre des Boutons

En quelle matière sont ces jolis boutons ? De quelle époque ?

Autant notre ami Jeroen s’intéresse passionnément au patrimoine cigalois et à ses fontaines … autant je suis curieuse des objets du passé, surtout s’ils sont beaux.

J’ai retrouvé dans mon atelier de mosaïque – qui regorge de tout un fourbi de tesselles colorées, des lots de boutons dont j’ignore à peu près tout.

Première investigation : de quelle matière sont-ils faits ? J’ai d’abord pensé au verre mais les nuances chamoirées, à chaque fois différentes, m’en ont dissuadée. Ce n’est pas du Murano, encore moins du Lalique.

La nacre matche bien avec l’effet moiré mais est-il possible de réunir des teintes aussi variées, dans des formes rondes, percées de deux petits trous qui plus est ? Il existe encore quelques ateliers en France d’artisans nacriers dont j’ai visionné les vidéos avec intérêt. Mais rien qui ressemble à mes boutons …

Une usine de fabrication de boutons a finit de me décourager, les modèles et matières utilisées sont innombrables ! Je passe sur les plastiques et autres dérivés du pétrole.

Apparait dans mes recherches la Galalithe, issue de la caséine du lait. Découverte à la fin du XIXème s. c’est une matière séduisante et renouvelable qui permettrait de réduire l’impact environnemental ! Mais est-ce la bonne période ?

Car voici le deuxième volet de l’énigme. A quoi servaient ces boutons ronds, brillants et pas très pratiques ? J’ai pensé à des gants, vous savez ces longs gants appelés aussi “mousquetaires” ou “gants d’opéra” quand ils montent jusqu’à l’épaule …

Epoque révolue, sauf peut-être au Japon : certaines femmes portent encore des gants longs toute la journée en été, pour protéger l’irojiro, la peau claire à la fois critère de beauté et de bon statut social.

Alors pourquoi pas des boutons de redingote ? Ou de soutane écclésiastique, boutonnée du haut en bas sur le devant … Pas de pensée lubrique à ce stade, svp. L’érotisme se situe plutôt dans la robe de mariée, celle que le mari va apprendre à ôter lentement le soir des noces … ou arracher avec les dents ?

Je cale. De quoi sont faits mes jolis boutons, et à quoi servaient-ils ? Je compte sur vous pour éclairer ma lanterne

Muriel Maire octobre 2024

2 réflexions sur “La Guerre des Boutons”

  1. Bonjour Muriel,
    Intéressée par votre sujet, j’ai consulté dans ma bibliothèque divers ouvrages qui traitent du vêtement à toutes les époques, je n’ai rien trouvé sur ce qui, a vrai dire, me paraît être un bouton de nacre, bien que ce petit bouton ai une forme spéciale, tout comme le percement sur une tige trop large et longue, ne me parait pouvoir être utilisé comme un bouton boule “classique” je dirais. Au vu de sa largeur il devait être destiné à un vêtement en tissu léger, ce qui me ramène à la tige pas adaptée.. A moins que, cousu à un deuxième bouton, on pouvait obtenait un bouton de manchette pour vêtement de dame, afin de fermer un poignet long par exemple.
    Pour la matière du bouton, j’ai continué mes recherches sur internet, qui révéle la fabrication de bouton à partir d’un coquillage, “l’opercule de Burgo”, que l’on trouve en grand nombre en Corse. La couleur de l’opercule étant différente d’un opercule à l’autre, j’ai retrouvé dans la multitude, la même gamme de couleurs que les boutons de vos photos. L’épaisseur de cet opercule m’a semblé pouvoir correspondre éventuellement à la fabrication de ce bouton, d’autant qu’à l’époque (?) de leur fabrication, on devait pouvoir récolter ces opercules à partir de coquillages plus gros, avec des opercules plus épais encore.
    A savoir : Jusqu’à 17 étapes de travail, le tri, l’écroutage (en tonneaux ou par ponçage), la taille (à la fraise), le ponçage (à la râpe), le polissage (à la meule), la teinture, le perçage de trous ou la pose d’attache, etc… des petites fabriques dans le sud de la France de boutons de nacre … /.. fermées en 1944. Un artisan nacrier des Arcs (Var ou Savoie) M.Ghuez ou Gueze produit dès les année 1930.
    Je ne peux m’empêcher de m’interroger, ce bouton à t’il été beaucoup utilisé ? Quoi qu’il en soit, il reste une véritable petite oeuvre d’art.
    Je conclurais en vous souhaitant, bonnes recherches.

  2. Muriel Maire

    Merci pour votre aide, effectivement je penche vers la nacre naturelle et vos informations sont précieuses !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Retour en haut