La fable de Pierre et Gisèle ou les mâles dans toute leur splendeur.
Les violences faites aux femmes nous le rappellent sans cesse : “Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais”. Merci St-Matthieu.
En anglais c’est encore plus cash “Do as I say, not as I do”. Droit au but et sans fioritures.
Pour en revenir à l’actualité, deux évènements ont fait la une. La stupéfiante révélation au sujet du priapisme de l’Abbé Pierre, et l’inconcevable calvaire de cette femme droguée par son mari à des fins sexuelles inavouables.
L’Abbé Pierre, à qui on aurait donné le bon dieu sans confession, justement. Sa bonne gueule au service de la lutte incessante contre l’exclusion. Côté face.
Côté pile, un prédateur sexuel dont les méfaits étaient connus au sein même de l’Eglise dès les années 1950. Des faits remontés jusqu’à la papauté via son fameux service de renseignements ? Peu importe, la loi du silence a lâchement abandonné les victimes à leur sort.
Il semble que des archives catholiques “sensibles” vont être consultables. Oui, merci, mais le mal est fait. Trop tard.
Plus proche de nous, ce procès ahurissant qui met face à face une femme droit dans ses bottes, et un ex-mari inventif et pervers qui n’a pas hésité à la droguer pendant des années. Pour la vendre sur Internet à d’autres malades du sexe qui la violaient sans trop se poser de questions : si le mari est d’accord, alors tout va bien.
Car dans nos sociétés patriarcales, malgré quelques avancées notoires, l’idée que la femme appartient à son conjoint n’a pas complètement disparu : l‘épouse fait partie des meubles.
Les Femen avaient vu juste dans leurs luttes très médiatisées contre les religions monothéistes, qui justifient leur pouvoir – sur les femmes surtout – grâce à trois livres : la bible, le coran et la torah. Originaire d’Ukraine je me demande ce que leur mouvement est devenu face à l’invasion russe. Qu’en est-il de leur objectif initial “victoire totale sur le patriarcat” ?
Personnellemnt, j’ose y croire encore.
Muriel Maire 1er octobre 2024
Illustration : portrait de Gisèle Pélicot de LaDame Quicolle dans les rues de Lille