de Saint-Hippolyte du Fort et d'ailleurs
Homme de Vitruve dans l'Agal

Les mystères de l’Agal VII

L’Agal originel et le siphon sous l’Argentesse.

En longeant le Vidourle, au nord-ouest de St-Hippolyte, on aperçoit de l’autre côté du fleuve deux extraordinaires béals.

Ce sont les amenées d’eau des moulins de Planque et de Figaret.

Sur la rive droite, il y a également celui du moulin d’Espaze.

Du fait de leur noblesse, leur incroyable section et la taille des pierres, ces ouvrages sont à couper le souffle.

Ce qui interpelle, c’est que leurs gabarits sont sans commune mesure avec celui que nous avons vu dans le chapitre portant sur la couverture de l’Agal (1954-57).

Ce qu’il y a d’assez extraordinaire avec l’Agal, c’est qu’il passe sous la rivière l’Argentesse. Ce afin d’également alimenter en eau le Moulin Neuf et le Moulinet, situés sur la rive opposée, dans la plaine de Mandiargues.

Comment diable l’eau du canal passait-elle sous la rivière, pour ensuite remonter ? On n’a jamais vu d’eau défier la loi de la gravité !

La réponse est on ne peut plus simple. Ce qu’y n’ôte en rien que le processus est « ingénieux ».

Il s’agit en fait d’un principe qui fait appel aux lois élémentaires de la physique. L’Homme l’a identifié il y a des milliers d’années. C’est celui des vases communicants.

Appliqué à l’ouvrage passant sous l’Argentesse, on appelle cela un “siphon”.

Dans l’espoir de trouver des vestiges dudit siphon, en meilleur état que sur la rive droite où il semble dénaturé et en tout cas en ruine, je me suis rendu dans la propriété en amont du siphon : le moulin Lasalle, alias moulin des Portes.

Comble de l’euphorie, l’Agal y est non seulement dans son jus originel mais, aussi, fait-il près de 1,80 x 1,80 m² de section.

Le fait qu’on trouve de telles dimensions, à mi-chemin du parcours total, laisse penser que les craintes de Jacques Pieyre* se sont bel et bien concrétisées.

Le restant de l’Agal ainsi que du réseau de canaux originel, de ce côté de l’Argentesse en tout cas, ne pouvaient qu’avoir un profil comparable à celui-ci.

Pour référence visuelle, nous avons les cartes postales montrant l’Agal intramuros déjà partiellement couvert. Mais, le plan de 1693 montre bien qu’il avait, en gros, pour largeur celle de la rue éponyme.

Pour ce qui est du siphon, on constate qu’il a été refait, car il est en béton.

Contrairement à mon esquisse apparaissant dans Les mystères de l’Agal V il n’y a ici (plus ?) aucune forme de protection de type dôme ou tourelle. Il y a juste une grille de protection verticale, filtrant l’eau à l’entrée d’un conduit de diamètre 60-80 cm.

Celui-ci s’enfonçant sous terre, avec un angle de l’ordre de 45°, on peut penser que le siphon ait entièrement été refait avec des principes différant de la conception originelle.

* l’arrière-petit-fils dudit « Baron Pieyre », Edmond.

Jeroen van der Goot avril 2024

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