Se sont succédées, à St-Hippolyte, différentes manières de traverser les cours d’eau.

L’histoire commence certainement avec le passage à gué. À ce titre, nous avons vu le rôle que jouait le Moulin Mirial, au niveau de la traversée vers Anduze, ville de laquelle dépendait fortement St-Hippolyte, dans le cadre des seigneuries Sauve-Anduze.

Étant donné le faible débit de l’Argentesse, on peut penser qu’avant la construction du premier pont de Montpellier, on passait là aussi à gué.

Si les seuils canalisant l’eau vers les moulins hydrauliques et tanneries portent également pour nom « chaussées », on peut en déduire qu’ils servaient à la traversée.

Pour ce qui est des ponts et des passerelles, il est intéressant de noter que le terme de « planque », voire « planquette », est récurent dans la région. À Sauve, par exemple, l’appellation apparait au moins à deux* endroits.

Dans la mesure où il me semblait peu probable qu’on puisse traverser un Vidourle en rut sur une simple planque (planche), il m’a paru intéressant d’introduire le sujet, en présentant la passerelle qui bordait l’actuel pont-plat, à la confluence de l’Argentesse et de Vidourle – en d’autres mots, au droit du domaine de Graves.

La photographie de 1900 montre une passerelle composée de bastaings, prenant appui sur un point dur intermédiaire, avec pour toute sécurité une corde en guise de main courante. À voir hésiter la personne à vélo, on comprend que ce modèle de passerelle nécessitait une adaptation à ce nouveau moyen de locomotion.

Ceci fait qu’on a construit une passerelle plus large, en métal et béton, avec des garde-corps aujourd’hui qualifiés de techniques.

Ce que la deuxième photographie a d’intéressant, c’est qu’elle montre qu’il n’y avait pas encore de pont submersible.

Aujourd’hui, il reste les massifs support de la passerelle.

* Ian Lunn

Jeroen van der Goot  avril 2024