de Saint-Hippolyte du Fort et d'ailleurs
Sur les traces du temple perdu à St-Hippolyte du Fort

Sur les traces du temple perdu – II

A la recherche du temple perdu à St-Hippolyte du Fort.

Étant donné le succès rencontré par notre premier article sur la recherche du temple perdu, nous en publions ici les lignes supprimées.

Comme le mentionnent certains des lecteurs de la Gazette, le bel encadrement de porte de la maison sise au 14 Place de la Couronne pourrait indiquer que le temple perdu se soit trouvé à cet emplacement.

Le linteau fait effectivement mention d’une date cohérente : 1680. Elle voudrait cependant dire que le temple que nous cherchons aurait été démoli l’année même de sa construction, voire cinq ans plus tard, si c’est au moment même de la Réforme (source).

Se pose aussi la question de la taille de l’édifice et où il a pu être construit.

D’une lettre datée de décembre 1807, publiée dans le tout récent numéro des Cahiers du Haut-Vidourle (n°39), on apprend que St-Hippolyte comptait alors 5 600 âmes. Les rédacteurs ne précisent cependant pas combien de ces âmes étaient catholiques, ni combien des protestants étaient pratiquants et, encore moins, que la lettre est motivée par la construction d’un temple qui passera pour le plus grand de France.

On comprend mieux l’ironie de l’histoire quand on découvre que la lettre correspond à une demande de financement.

Selon les documents auxquels on se réfère, on est tenté de lire une continuité entre les façades arrière des numéros 12 et 14. Tous ne confirment cependant pas l’hypothèse qui voudrait qu’ils aient ensemble formé un seul et même bâtiment.

Curieusement, le tracé du parcellaire des uns semble en discordance avec la réalité du bâti en façade avant, et inversement. Ce qui fait qu’une visite approfondie s’impose.

Si on regarde le toit, on a du mal à imaginer que celui-ci ait, un temps, été commun aux deux maisons. Mais c’est toutefois possible. On peut aussi supposer que les maisons se soient construites dans la ruine du temple.

Á voir la composition des façades, on est davantage porté à y lire deux maisons jumelles ; chacune avec une entrée sur la droite. Ce n’est toutefois pas un signe suffisant pour abandonner l’hypothèse.

Parallèlement, nous disposons de trois plans, réalisés entre 1687 et 1693. Tous sont donc légèrement antérieurs à l’existence du temple.

L’emplacement des deux maisons jumelles est certes occupé mais on peut imaginer que des affairistes n’aient pas tardé à saisir l’opportunité qui s’offrait à eux.

Le but étant d’effacer toute trace du méfait, on peut comprendre qu’on ait intégré les maisons en construction dans les plans. On notera cependant que les gabarits très différents de ce qui est en place aujourd’hui.

Il n’y a donc que les dimensions de l’empreinte au sol d’un tel temple qui pourrait encore éventuellement permettre de penser que le temple était là, ou pas. La réponse est représentée ici.

Du fait du gabarit supposé du temple, et du fait de la discontinuité urbaine, nous avons naturellement supposé que le temple d’origine pourrait se trouver à l’emplacement-même de la Place de la Couronne.

Jeroen van der Goot janvier 2024

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