Quel avenir pour l’Agal ?
Du chapitre 4, nous retenons que le Baron PIEYRE n’est pas le puissant personnage, solitaire et inflexible, dont chacun entretient une fausse image. L’Agal étant antérieur aux moulins qui ont profité de son eau, le Baron PIEYRE n’est ni le propriétaire de l’Agal, ni de sa chaussée, ni de sa prise. Par ailleurs, ses trois moulins ont a priori été vendus à des personnes extérieures à la famille. Ce qui est pour dire qu’il faut cesser d’agiter le spectre du Baron PIEYRE.
Aujourd’hui que le contexte ne laisse plus apparaitre le moindre potager urbain, nous devons nous poser la question de l’avenir de l’Agal. D’une part ce canal, jadis fédérateur, est devenu un égout voire un trou à rats inaccessible. D’autre part, la trajectoire de l’Agal pose – à mon avis – problème. Ce, dans la mesure où elle coupe celles de bon nombre d’effluents descendant du bourg, vers le Vidourle ou vers l’usine de traitement des eaux usées. Ce qui au pays des épisodes cévenols semble problématique.
D’après les plans de la couverture de l’Agal, il devrait y avoir, dans la rue, des trappes d’entretien tous les 21 mètres. Or, on n’en voit plus qu’une, ici et là.
Si les plans de l’architecte ont été utilisés pour l’exécution des travaux, de sa coupe on déduit qu’il pourrait y avoir jusqu’à deux mètres de remblais, au-dessus de la chambre de purge de la prise d’eau. Le levier permettant d’en tirer la chasse d’eau a, lui aussi, disparu.
Avec enfin une plaque métallique boulonnée pour clore le tout, on comprend que l’Agal soit devenu un nid propice aux infections, bien pire que quand les habitants y déversaient leurs pots de chambre.
Dans la mesure où l’Agal restitue l’eau au Vidourle, on peut imaginer – un instant – le faire fonctionner, aussi par temps de restriction d’eau. Mais quel en serait l’intérêt ? Pour qu’il y en ait un, il faudrait peut-être réfléchir à comment revenir en arrière, au niveau de la couverture de l’Agal. On pourrait effectivement envisager un projet de réhabilitation, à l’image de ce qui devrait se faire avec la Bièvre, à Paris – un exemple parmi d’autres.
Mais, avant de faire quoique ce soit, la municipalité doit s’assurer que son pouvoir de décision soit incontestable. Pour cela, elle ne doit pas tarder à assainir le dossier, en commençant par essayer de racheter les droits portant sur l’Agal et son eau. Etant donné l’enjeu pour la plupart des ayants-droits, la plupart seront vraisemblablement ravis de se tirer d’affaire avec un euro symbolique.
Il n’est effectivement pas possible de continuer à passer les choses au forceps, sous couvert de principes démocratiques. Car c’est au nom des électeurs que la municipalité prend le risque d’enfreindre la loi. Á ce titre, planter un gymnase, au droit même d’une copropriété comme l’Agal, n’est pas dans les règles. D’autant plus si les fondations du projet ont interrompu le cours de l’Agal à cet endroit.
Jeroen van der Goot décembre 2023