de Saint-Hippolyte du Fort et d'ailleurs
Système racinaire endommagé

Les platanes du Plan

Les travaux de la place, un plan béton.

Aux alentours de 1750, l’économie cigaloise a connu une crise au niveau de ses industries lainières, des cuirs voire des peaux. Une date qui coïncide avec le minimum communément appelé Petit âge glaciaire.

Comme en atteste les travaux d’Henri-Louis Duhamel du Monceau (1700-1782), cette période a prêté à de fortes inquiétudes. Les variations climatiques, touchant alors l’ensemble de l’Europe, ont en effet donné lieu à des périodes de sècheresse, d’importantes inondations ou encore à de longs épisodes de gel. Leur concomitance a bien sûr provoqué divers bouleversements. Le monde des insectes a quant à lui été sévèrement impacté et, de ce fait, il y a eu une répercussion directe sur la sylviculture.

Ces désordres pourraient expliquer pourquoi la plantation de mûriers, qui deviendra le Plan, ait été léguée à la ville de Saint-Hippolyte en 1636. On peut aussi penser que les marronniers, plantés là en 1758, aient succombé pour les mêmes raisons. C’est en tout cas sous des platanes que défile l’école militaire en 1886. Cette espèce était alors considérée comme robuste et « protégeant » efficacement contre les ardeurs du soleil méridional. Peu de temps avant, l’empereur Napoléon 1er avait d’ailleurs pris la décision de planter des platanes, le long de tous les grands chemins de France.

Comme les riverains du Plan et du cours Gambetta l’auront appris à leurs dépens, le platane dispose d’un système racinaire dit traçant. Ce qui veut dire que ce dernier se déploie horizontalement, avec naturellement un impact sur le rez-de-chaussée de ceux qui habitent à côté.

D’après Claire Atger, le système racinaire du platane se tiendrait dans les premiers trente centimètres sous le sol. Mais les racines des arbres bordant une Rue Sous le Plan montrent qu’il y a parfois des dérogations, car les racines y passent sous la voirie et sous les maisons.

A l’occasion des travaux dits de requalification du Plan et de ses abords, je me suis plusieurs fois emporté contre la municipalité. C’est en effet l’ensemble des arbres du périmètre du chantier qui pourrait avoir été durablement compromis par les diverses tranchées réalisées.

Jeroen van der Goot novembre 2023

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