Beaux discours et réalités.
Quand les subventions le permettent, on en profite pour notamment changer les fenêtres.
Officiellement, on fait cela au nom de la planète. Mais personne n’a jamais été très regardant sur les caractéristiques des baies aussi généreusement financées, à commencer par le fisc.
La mention double-vitrage a suffi pour justifier la dépense de millions de deniers publics.
Aucune précision quant à la qualité des vitrages, du vide les séparant, du cadre les supportant ou, encore, du calfeutrement entre ce dernier et la maçonnerie.
Étant donnée la difficulté de tout mettre dans les cases, d’un système toujours voulu commun au plus grand nombre, on fait naturellement aussi l’impasse sur la question de l’orientation et des possibilités d’apports solaires.
Pareil pour les isolants et les façades végétalisées, pour lesquels on fait, et demande, tout et n’importe quoi.
En termes de confort, les différences de températures sont déterminantes. Le niveau de bien-être correspond non seulement à une forme de moyenne des températures de chaque portion de paroi, mais aussi au déplacement de l’air entre les différences de potentiel.
Pour ceux qui aiment parler Fen Sui ou équivalent, pour ne parler que de la position idéale du lit, il faut se rendre à l’évidence qu’il est préférable qu’un lit, tel qu’on le voit aujourd’hui, soit adossé à une paroi correspondant au type de confort recherché, qui n’est pas toujours le même selon les saisons. À cela il faut rajouter la question des déplacements d’air, entre la porte et la fenêtre, par exemple.
Étant donnée la difficulté qu’il y a à composer avec autant de paramètres, auquel on peut aussi adjoindre les contraintes de confort acoustique, on comprend qu’il va falloir choisir entre la progression démographique, l’étalement urbain, les émissions de gaz à effet de serre et la notion de confort.
Vue la complexité du sujet, on aimerait qu’il y ait un généraliste qui puisse nous aider. Mais il n’y a pas.
Comment effectivement vivre d’un sujet aussi complexe que chronophage, dans un monde qui attend à ce que tous les intérêts soient satisfaits, instantanément si possible et, en tout cas, pour trois francs six sous ?
Qui veut se prêter, aussi, à dénoncer les risques de propagation du feu d’un revêtement extérieur donné ou, encore, la facture d’eau associée une végétalisation verticale, dans une société qui réclame, à corps et à cris, une isolation par l’extérieur et toujours plus de verdure ?
Qui a le temps voire l’envie, enfin, d’aller contrarier les beaux parleurs, en rappelant que, en matière d’isolation, il y a un véritable sujet, tant côté intérieur qu’extérieur ?
À moins, bien sûr, que chacun imagine des solutions façon Christo !
Illustration : le Reichstag enveloppé par Christo, en 1995
Crédit photo : Wasser1963 @ Flickr
Jeroen van der Goot 6 mars 2024