Au bar du Pradet, Bd du Temple.
À la Gazette, nous nous sommes engagés à ne pas faire de publicité à caractère commercial. Afin de contourner notre règlement intérieur, je vais donc vous parler de quelques-uns des lieux publics qui m’inspirent.
Au-delà de l’ami Bruno (1) à Croix-Haute, du Tuk-tuk (2) calaisien qu’on n’osait plus attendre qui nous change du meilleur tartare thaï, de Fabien (3), il y a aussi ma planque au Pradet (4).
La gentillesse et discrétion de Maud, Bénédicte et Olivier y sont pour beaucoup. Ils vous saluent d’un vous respectueux, pour aussitôt vous mettre à l’aise avec un tu tout aussi poli.
Les menus y sont toujours savoureux et abordables.
Quand mon ami ne joue pas à la pétanque, en-face, c’est aussi raviolis façon Dorji ; maintenant le samedi midi et sur réservation, s’il vous plait !
Dorji est effectivement un artiste, capable de réaliser des plus belles maquettes aux plus succulents raviolis tibétains de son enfance. Et il ne nous dit pas tout.
Le hasard a voulu que nous nous retrouvions ici, trente ans après que j’aie fréquenté ce qui passait pour être le temple des maquettistes, à Paris : New-tone. Sachant qu’il travaillait en ce haut lieu de la perfection, c’est pour dire que Dorji est une personne des plus appliquées.
Que du bonheur, là, au bar du Pradet, en plus du petit rayon de soleil qui va bien, quand le beau temps est du rendez-vous.
Les jours où il n’y a pas aussi un concert, un film ou une exposition, on est heureux de laisser son esprit vagabonder autour de la terrasse, du moulin de Croye et l’époustouflante tine attenante, au temple protestant qui passe pour être le plus grand de France.
Que de beaux platanes aussi, ce qui est sans parler de la fontaine – qui ne coule plus, au même titre que les autres, sans que cela se justifie toujours.
Sans le savoir, on est peut-être là sur l’artère qui a structuré St-Hippolyte, bien avant que l’agglomération se soit établie. C’est en tout cas la supposition que j’argumente dans les Mystères de l’Agal VI.
C’est vrai qu’on aurait pu avantageusement amener, là, le marché du bourg, si toutefois le Plan avait été transformé en parc, comme le préconisait l’équipe pluridisciplinaire d’experts mandatée par les partenaires institutionnels (5).
Côté terres fertiles, on aurait alors certainement été jusqu’à envisager rendre ses lettres de noblesse à l’agriculture locale. En effet, l’immense parc de stationnement pourrait facilement être basculé au Super U et ce dernier au Tapis vert, soignant ainsi aussi un peu l’entrée de ville.
Côté feue la promenade, on aurait pu désimperméabiliser la rue, permettant ainsi d’y jouer à la pétanque, aux quilles et à tous ces jeux aujourd’hui disparus.
Mais est-il trop tard pour imaginer ce St-Hippolyte autrement ? Car les commerçants du marché n’ont guère envie de vendre leurs victuailles dans la cagnasse du Plan, d’autant plus forte que sol y est maintenant en béton et que, du fait des stationnements maintenant aussi sur les trottoirs de l’avenue Gambetta, il n’y a plus un pet d’ombre pour protéger les aliments, les clients et, bien sûr, les exposants.
À ce titre, ces derniers préfèrent encore commercer sur les terres réputées polluées, au droit de l’ancienne centrale à gaz, et nous aussi.
À défaut d’avoir voulu (6) véritablement redynamiser le Plan, nous pouvons imaginer de nombreuses pistes pour ramener un peu de qualité de vie au Pradet.
De quand date la fontaine, à quoi correspond le mur auquel elle s’adossait, quid de la plantation des platanes ?
Je tenterai de répondre à ces questions dans les mois à venir.
- L’Oasis : Place du 4 septembre
- Tuk-Tuk : Rue de l’église
- El Gusanillo : Place du 8 mai 1945
- Bar du Pradet : Bld. du Temple
- et 6 : voir les liens dans Le Plan cigalois VII
Jeroen van der Goot mars 2024