de Saint-Hippolyte du Fort ... et du monde
Tableau de St-Hippolyte du Fort par Jean-Jérôme Beaugean

St-Hippolyte de la PLANQUE

Et la forêt de chênes blancs.

On peut aller au Mont Liron par la route qui part de St-Hippolyte et passe par Lasalle. St-Hippolyte-du-Fort est une ville ancienne, constituée par deux villages distincts, dans deux quartiers différents : celui de l’Église et celui de Planque. Ce nom était dû au pont en bois qui traversait le Vidourle.

Entre les deux hameaux se trouvait une forêt de chênes blancs. Les arbres furent utilisés pour soutenir la toiture des maisons, qui remplaçaient peu à peu la forêt. On voit encore de ces troncs mal équarris dans certains immeubles.

La ville était entourée de remparts dont on voit quelques vestiges. La Tour Nord, appelée “Tour Planque”, ne manque pas d’un certain cachet ; elle domine la vallée du Vidourle.

Plus tard, au moment des guerres religieuses, l’intendant BÄVILLE fit construire un fort à St-Hippolyte. La ville prit alors le nom de St-Hippolyte-du-Fort.”

Au-delà du fait qu’on est abasourdi d’apprendre l’existence d’une forêt entre l’Église et Planque, nous apprenons enfin le nom, jusque-là inconnu, de la tour située au droit de la Porte de l’Abreuvoir originelle.

Sachant que le texte est du Docteur Louis PERRIER (1875-1953), membre de l’Académie des sciences et lettres de Montpellier, et qu’il est paru dans le Bulletin du Club cévenol n° 4 de 1939, on comprend qu’il y a matière à le prendre au sérieux.

Notons que Louis PERRIER se réfère à la Tour Planque comme étant la “tour Nord” . Ceci semble indiquer qu’il y en avait plusieurs, bien avant la construction de l’incomparable mastodonte qu’est la tour St-Jean (1684).

En termes de ce type d’ouvrages, il existe aussi un tableau, de Jean-Jérôme BEAUGEAN (1764-1819), montrant une autre tour, aujourd’hui disparue.

Merci de me rapporter si vous avez, vous aussi, un tel ouvrage dans votre cave.

Au niveau des illustrations, vous noterez que j’ai commencé à dessiner la Porte de l’Abreuvoir, où se trouve justement la Tour Planque.

Sous ladite tour – qui tient plutôt d’une tourelle – on voit un cheminement se retournant côté Vidourle. Il ne s’agit à mon avis de rien d’autre que des réseaux appartenant au système d’adduction des fontaines de la ville basse.

Le fait que le volume atypique ait un biais précisément orienté vers une évacuation située au ras du Vidourle ne tient, à mon avis, pas au hasard. Il pourrait s’agir de la conduite destinée à amorcer le système, voire à le garder tel, en cas de grosse réparation.

Au droit du quai du Vidourle, il est aisé de repérer ce point, sachant qu’on y voit couler l’eau à flot, par temps de restrictions d’eau préfectorales.

Le linteau visible à l’intérieur de la tour, sous lequel passe le réseau, est maçonné. On comprend dès lors que la tourelle a été construite après la réalisation du révolutionnaire système d’adduction des fontaines de la ville basse.

En attendant un prochain article sur le sujet, on notera tout de même que mes suppositions à propos de Porte de la ville, à cet endroit précis, se confirment. Que, par ailleurs, il y a là une double peau, à l’intérieur de laquelle les soldats se déplaçaient à l’abri.

Si j’ai pu faire cette découverte, ce n’est que du fait d’avoir dessiné cet environnement avec une certaine précision; car comme pour la Porte de l’Abreuvoir, toutes les ouvertures ont été discrètement murées.

Remerciements :
C’est à Patrice Jeanjean que nous devons d’avoir déniché l’article évoquant la forêt de chênes blancs et la Tour Planque. C’est aussi lui qui nous a dégoté le tableau ci-contre.

Jeroen van der Goot octobre 2024

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