de Saint-Hippolyte du Fort et d'ailleurs
Archives : Sommières - septembre 2002

Les Vidourlades – III

Surveillance de Vidourle – stations de mesure des crues.

S’il y a un endroit où Vidourle manifeste son potentiel d’inondabilité, c’est bien à Sommières (image d’archives ci-dessus – septembre 2002-  Photo P. Boissier)

Les Romains y ont construit un pont qui a paru démesuré à des générations de Sommiérois.

De la même manière que les Nîmois n’ont longtemps pas compris le concept des cadereaux, les Sommiérois ont fini par construire bien en deçà de l’extrémité nord-est du pont romain. Dans la stupeur générale, on a depuis constaté que les Romains n’étaient pas aussi fous que le prétendait Obélix.

Afin de comprendre d’où provient toute cette eau et avec, probablement, pour objectif de créer des barrages d’écrêtage et autres bassins de rétention, on a mis sur pied un réseau de mesures.

Les schémas interactifs généraux, reproduits sur HYDROPORTAIL, laissent penser que la station la plus en amont du fleuve se trouve au pied du viaduc ferroviaire de St-Hippolyte. C’est la station Y340.5013.01.

À voir le résidu de jauge graduée qu’il y a là, on comprend qu’elle ne « fonctionne » probablement plus depuis la mise en service de sa cadette, Y340.4030.01, en janvier 1980.

De la même manière, a été mise « hors-fonction », en 1976, la station Y340.5012.01, dite La pansière. Cette dernière était située au nord du faubourg de Planque, à l’endroit précis où se trouve un réservoir de rétention des eaux du Mas d’Icard. On peut dès lors penser qu’on y mesurait la quantité d’eau disponible pour le réseau de fontaines de la ville haute.

À la différence de ses deux prédécesseures, Y340.4030 appartient à la génération HYDROREEL. Comme le laisse entendre son nom, la station fait des mesures en temps réel, relayées sur l’Internet.

Comprenant que l’Argentesse contribue de manière significative au débit de Vidourle, on l’a installée juste en aval de la confluence de l’Argentesse et de Vidourle. Le relais se fait depuis le petit édicule technique qui culmine le Pont-plat, sur la rive droite du fleuve.

Afin de mieux comprendre la question des infiltrations d’eau dans le lit de Vidourle, l’EPTB a, en mars 2024, mis des sondes au droit de la résurgence derrière le moulin à Sauve.

À St-Hippolyte, l’Établissement public de coopération intercommunale a également installé des appareils du côté des jardins partagés, en aval du Moulin d’Espaze.

Sachant que l’appli MétéoAgricole prévoyait 50-55mm de pluie, pour mardi 26 mars 2024, et que de ce fait, VIGICRUES avait classé l’épisode dans un contexte de Vigilance jaune, j’ai voulu constater par moi-même la corrélation entre le graphe relayé sur Internet et la situation sur place.

Comme le montre le graphe 1 ci-dessous, mes visites m’ont permis d’identifier le seuil d’inondabilité du Pont-plat.

Sachant que MétéoAgricole ne prévoyait qu’une trentaine de millimètres de précipitation pour le week-end du 1er avril, je ne suis pas retourné voir notre Y340.4030.

Afin de retrouver quelques précisions en vue de cet article, j’ai eu la surprise de constater que Vidourle nous a fait un « poisson d’avril », à sa manière (cf. graphe 2 ci-dessous).

Que déduire du fait que la crue a été plus forte qu’au 26 mars, si ce n’est que les nappes souterraines étaient saturées ?

En attendant, aucun dispositif d’alerte ne semble être relié aux appareils de mesures.

Étant donné que la mise à jour du PLU (2017) fait apparaitre un plan d’inondabilité encore plus préoccupant que le précédent, il devient urgent de mettre à jour notre Plan communal de sauvegarde (PCS). Pour mémoire, il y a obligation à le faire tous les 5 ans.

Afin d’un peu comprendre le phénomène Vidourle, il convient de revenir à mon article Vidourle polymorphe.

Jeroen van der Goot avril 2024

Notes personnelles : https://www.hydro.eaufrance.fr/zonehydro/Y340/fiche

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